2e volet : l’application de la convention fiscale
Nous avons précédemment vu que le principe de base des conventions fiscales est la répartition des compétences d’imposition selon le type de revenu et en fonction de la résidence du contribuable. Qu’en est-il dans les cas douteux où l’on risque une double imposition ? Qu’en est-il d’un autre grand principe des conventions fiscales : l’échange de renseignements sur la fiscalité en Israël et la France?
1-Imposable dans les deux pays? En général, dans le cas où un contribuable serait imposable pour un même revenu dans les deux Etats, soit du fait d’un doute sur son lieu de résidence, soit du fait d’une compétence parallèle des deux Etat, le droit international prévoit parfois un mécanisme d’avoir fiscal, mais c’est plutôt le cas entre des Etats qui ne sont pas liés par une convention. En effet, une convention fiscale ne permet pas de choisir son lieu d’imposition car en cas de fraude ou de mauvaise interprétation, aucun avoir fiscal n’est prévu, et il ne reste plus au contribuable qu’à engager un avocat pour négocier un « ruling » avec l’administration fiscale, voire un ruling international entre les Etats, afin de pouvoir planifier ou légaliser au mieux sa situation au regarde de la fiscalité entre Israël et la France.
2-La coopération en matière de fraude fiscale : Si la convention a pour but d’éviter au contribuable d’être doublement imposé, elle a aussi l’intérêt de créer un lien entre les administrations fiscale française et israélienne afin de minimiser les cas où l’impôt ne serait payer ni en France ni en Israël. En effet, lorsqu’un résident israélien demande en France l’exemption d’un impôt sur un revenu du fait qu’il réside en Israël, il s’engage à déclarer ce revenu en Israël afin de payer ses impôts dessus là où il réside et non pas nulle part. Dans ce cas là par exemple, l’administration française est en droit de demander au service de la fiscalité en Israël si le revenu a bien été déclaré et imposé en Israël.
La convention fiscale Israël-France est donc un bon moyen d’éviter la double imposition, mais elle est aussi un système permettant aux Etats de ne rien laisser passer. Pourtant, dans le cas de revenus ou de contribuables privilégiés fiscalement, comme les nouveaux immigrants par exemple, cette convention peut-être une solution légale pour profiter des avantages fiscaux de l’Etat où la taxation est plus favorable, voire inexistante. Il est donc recommandé d’analyser les différentes possibilités de profiter des avantages fiscaux, voire de négocier directement des accords avec l’administration fiscale pour bénéficier au mieux de ses droits, et en toute légalité.
Me Yaël Hagege-Maruani
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